Bilokola Nsambodia (2019)

pour vocaliste femme et trio instrumental

 

enregistré le 2 & 3 Novembre 2019

à la Comédie Nation - PARIS -

dans le cadre du spectacle musical  Un Nocturne d'Afrique

 

- Ensemble Zellig -

Carole Hémard : voix

Anne-Cécile Cuniot : flûtes

Étienne Lamaison : clarinettes

Silvia Lenzi : violoncelle

AVANT-PROPOS

 

Bilokola Nsambodia, qui signifie « sept petits moments » en « kikongo ya leta », langue congolaise, constitue un recueil de sept chants d’après des poèmes francophones de la poétesse Marie-Léontine Tsibinda. L’idée initiale du projet musical est l’harmonisation et l’articulation de mon langage musical avec l’univers artistique de la vocaliste Carole Hémard et celui de l’auteure congolaise. Aussi singuliers que soient ces deux univers, avec toutefois d’évidentes racines africaines communes, j’ai été absolument frappé par la façon dont la spontanéité des émotions rejaillit dans leur art respectif. D’une certaine manière, le travail compositionnel consiste à révéler les intersections de ces deux mondes ; ainsi, j’ai souhaité rendre la musique souple et transparente pour restituer l’imaginaire poétique du texte le plus fidèlement possible, tout en essayant de valoriser les qualités de la vocaliste et de lui donner un espace d’expression confortable. L’ensemble Zellig, enfin, initiateur et trait d’union de cette rencontre, tient un rôle primordial dans l’équilibre de cette création, grâce à la large palette artistique et au talent de ses musiciens, qui savent sublimer toute expression musicale ! Naturellement, je leur dédie à tous cet ouvrage.

 

Rire d’abord sincère et naturel, puis surprenant, puis plus inquiétant et enfin angoissant. Il s’agit d’une fresque où une sonorité incongrue tient lieu de matériau sonore unique et qui par son exploitation intensive déforme son caractère initial.

 

Le Congo c’est moi est divisé en deux tableaux sonores distincts. L’un est une exaltation sauvage, entrainante et épique, l’autre est plus calme, contemplative et interrogative.

 

Lys du Niari est un interlude joyeux et espiègle qui tord, étire et transforme une

séquence mécanique sans réellement s’en détourner.

 

Dans les reins du sable explore, au gré des fantaisies des vers, les différents registres de la vocaliste que l’ensemble instrumental relie par des sons glissés, linéaires ou courbés, continus ou discontinus, courts ou longs.

 

Brûle l’écume exploite le registre grave de l’ensemble, la vocalité gutturale et les bruissements sourds d’un souffle d’outre-tombe.

 

Écoutons ensemble est un court interlude doux et mystérieux où la voix déclamée et clarinette basse sont deux éléments distincts et complémentaires qui incarnent cette rêverie noctambule.

 

Je suis belle et je m’en fous est une longue ritournelle où d’une voix juvénile, espiègle et fantasque surgit un hommage vibrant au combat universel de la femme noire.

 

Tout comme les poèmes, ces sept chants sont des petits mondes autonomes et indépendants. Tout interpréter ou non et définir l’ordre d’exécution des pièces doit rester à la discrétion des interprètes.