Thödol (2016)

pour ensemble d'ensembles homogènes (32 musiciens)

création le 10 Mai 2016 - Salle Varèse - CNSMD de Lyon, dans le cadre du Master de composition

direction : Fabrice Pierre

 

Dirigé par Fabrice Pierre

Avec la participation de Sarah Van der Vlist, Fanny Morel, Mathea Triniac (flutes) Christine Cochenet, Elsa Loubaton, Lise Guillot (clarinettes) Vincent Alvernhe, Alexandre Rannou, Florian Varmenot (trompettes) Juliette Tricoire, Franz Vandewalle, Elias Touré (trombones) Sébastien Hervier, Lou Renaud-Bailly (percussions) Joanna Ohlmann, Elise Veyres (harpes) Mathieu Schmaltz, Tristan Chenevez, Olivier Robin, Louis Barme (violons) Emmanuel François, Aurélie Métivier, Perrine Guillemot, Marie Lèbre (altos) Lucie Arnal, Raphaël Ginzburg, Themis Bandini, Jeanne Soler (violoncelles) Noé Constant, Felix Kail, Nicolas Jacobee, Guillemette Tual (contrebasses)

 

AVANT-PROPOS

 

Le titre de cette pièce tient son origine du livre tibétain des morts : le Bardo Thödol. Ce dernier terme signifie « la libération par l’audition ». Si le propos musical ne s’attache pas à suivre scrupuleusement une croyance ésotérique particulière ou un témoignage précis d’une expérience de mort imminente (EMI), il tend à faire figurer, dans une sorte de synthèse subjective, énergies et sensations paradoxales qui accompagnent un voyage astral ; elles sont d’ailleurs à l’origine de mes choix structurels.

 

Par exemple, le dessinateur Matthieu Blanchin, qui a passé plusieurs semaines dans le coma, apporte une précision importante à la situation extrême d’une personne qui voit sa vie « défiler devant ses yeux ». Il eut la sensation d’être emporté dans une chute infinie et que, effectivement, ses propres souvenirs défilaient bien devant lui. Cependant, il émet l’hypothèse que c’est peut-être lui-même qui défilait devant ses souvenirs, comme si le référentiel était renversé. Transmettre musicalement cette idée énergétique, éprouver cette ambiguïté est un des défis que j’ai souhaité relever dans cet ouvrage. Tout comme Le Livre tibétain de la vie et de la mort de Sogyal Rinpoché ou encore le film Enter the Void de Gaspar Noé, cette partition suggère un rapprochement, une superposition voire une juxtaposition entre le Bardo Thödol et les EMI.

 

La pièce est découpée en treize séquences et divisée en deux grandes parties symétriquement opposées : la première évoque la séparation et la seconde la réunion du corps et de l’âme. Ainsi la douzième séquence « Acarnissage » (« atterrissage dans un corps ») laisse le choix à l’auditeur entre une réincarnation et une reprise de conscience après un coma.