Cantillations intriquées (2014)

pour trombone basse et trois caisses claires

enregistré le jeudi 22 mai 2014 au théâtre des Ateliers (Lyon)
Pierre Bassery, trombone basse,
Sébastien Hervier, percussions

AVANT-PROPOS

 

Cantillations intriquées, le titre de cette pièce est bien sûr un détournement phonétique de la découverte d’Einstein : l’intrication quantique. Il n’y a certes aucun rapport entre la notion de physique et le propos musical, ni d’ailleurs de références religieuses dans les parties « cantillées » de cet ouvrage, terme qu’il faut comprendre au sens le plus simple : une mise en hauteur musicale. Cependant, la notion d’intrication quantique sous-entend la corrélation de comportements physiques de deux objets malgré un éloignement spatial ; il y a une certaine similarité dans ma démarche, toute proportion gardée, qui vise à créer des timbres homogènes à partir de deux instruments aux modes de mise en vibration très différents.

 

Quoi qu’il en soit, la notion d’intrication, ou plus simplement d’enchevêtrement, est bien présente dans cette pièce : ces recherches de modes de jeu à fortes proximités sonores combinées à l’écriture en hoquet, en homophonie, ou en gestes musicaux similaires amplifient l’interdépendance entre les deux parties instrumentales et annihilent une perception séparée de celles-ci. Cette écriture du leurre est quasi permanente : dans la partie centrale, où il est demandé aux interprètes d’improviser, les consignes de jeu visent à perpétuer cette homogénéité, bien que le résultat sonore soit, de fait, volontairement aléatoire. La dépendance mutuelle prend une signification toute particulière en conclusion de la pièce où, sans le concours du tromboniste, le percussionniste ne pourrait plus se faire entendre!